samedi 4 septembre 2010

Recherche voilier désespérement

Le 20 juin, jour fatidique de la vente d'Atajata (après avoir fait mariner l'acheteur quasiment trois mois); Miss Ka a traversé toute la France en Jumpy pour venir nous récupérer tout désœuvrés, avec tout notre bordel, un bon 400 kilos de trucs divers et variés. Incroyable ce qu’on amasse même dans 9m30 !
Sur la route du retour vers la Bretagne, nous sommes passés par Sète pour revisiter et faire une offre pour un voilier qui nous plaisait beaucoup. Offre qui sera acceptée 3 semaines plus tard alors que nous squattions chez Yvain et Pauline. Encore une petite semaine chez Miss Ka et nous voilà en route vers le sud en 508 (qui n’avait pas roulé depuis 2 ans !) pour prendre possession de notre nouveau chez nous et surtout entamer les travaux.

Mais revenons d’abord sur les épisodes précédents de cette longue quête du bateau idéal, qui au passage n’existe pas, sauf pour ceux qui gagnent au loto et qui peuvent se faire construire un Boréal 50 tout neuf !
Nous avons mis Ata Jata en vente en décembre 2009 et avons aussitôt activement cherché son remplaçant (pensant qu'on aurait plein de temps avant la vente. Mais non!). L’idéal aurait été d’acheter un nouveau bateau, de le ramener en Corse avant la fin de notre hivernage, de transférer toutes nos affaires et de remettre Ata Jata ensuite à son nouveau proprio. Bon, ça c’était l’idéal.
Nous cherchions en gros: un 12m, en acier, en bon état, avec du volume et de la hauteur sous barrot. Pendant que je continue à courrir les conférences de l'ONU, Ludo passe sa vie sur internet à parcourir toutes les annonces au point de connaître parfaitement l’état du marché de l’occase en France et alentours.
Nous partons en Espagne visiter un Caroff Sterven MKII, prix intéressant, bien entretenu et équipé mais c’est pas le coup de foudre; dans le port d’à côté, on tombe sur un Rêve des Tropiques en alu, mal entretenu, intérieur sympa mais avec un gros problème d’électrolyse dans la quille. Le gars était prêt à baisser à fond son prix, mais nous pas à refaire une quille; Ludo avait trouvé le même à vendre en Italie avec le même problème. Il nous faudra quand même un deuxième voyage en Espagne pour nous convaincre que ce bateau est trop pourri.

Nous écumons toujours les annonces, les sites web en français, en anglais. Il y a plusieurs bateaux intéressants aux Antilles mais ça fait loin et c’est compliqué. A Port Saint Louis (2 visites là encore), un broker nous présente un Esquina 38, en bon état, plan de pont sympa, intérieur spécial mais bon, super équipé, le prix nous semble un chouia trop haut du coup on négocie, jusqu’à ce qu’un autre gars l’achète à notre barbe, salaud de broker qui ne nous a pas tenu au courant !

Qu’à cela ne tienne nous connaissons maintenant ce modèle Esquina qui nous plait. Il y en a 3 à vendre en France, celui de Port St Louis nous est passé sous le nez; il en reste un à Toulon et un à Tancarville. C’est parti, ferry pour Toulon. A la vue du descriptif, celui-là c’est le bon ! Grosse déception : rouille perforante un peu partout, pas de voiles et j’en passe… encore un gars qui n’a pas vu vieillir son bateau et en demande trop cher. Là on est dégouté, on s’apprête à rentrer bredouille en Corse, mais non ! A deux heures de remonter dans le ferry, on loue une caisse à Toulon et c’est parti pour 3000 bornes avec Tancarville en point de mire. J’oubliais de préciser que le voilier de Tancarville appartient à un personnage, bon Normand du cru, pas foutu de nous envoyer des photos potables… Rythme infernal : route, sandwichs, visites de bateau, nuit dans la bagnole : La Ciotat, La Seyne sur Mer, Port St Louis (encore !), Grau du Roi (coucou au bateau de Yann et Pauline), Port Camargue, Cap d’Agde, La Rochelle, Marant, Rochefort, La Roche Bernard, Caen etc… choux blanc et pour finir l’apothéose : Tancarville, où nous attend un Esquina, certes, mais troué comme une passoire et moche.

Bref c’est la déprime, retour archi-bredouille. Pourtant, sur notre « longue route », nous étions passés par Sète. On avait flashé sur un bateau à sec, posé là. On s’était dit «ah ouais, celui-là ça serait bien, c’est ce qu’il nous faut, il a de la gueule, il est énorme. Mais bon il n’est peut être même pas à vendre ou hors de prix ». On note le numéro du chantier, on appellera à tout hasard. On perd le numéro immédiatement of course, mais grâce au flicage photographique de google map nous avons pu retrouver l’endroit et le bateau, venir le visiter et entamer les négociations…

Tout ca pour dire que trouver son bateau n’est pas facile, c’est un parcours jalonné de désillusions, mais aussi de rencontres avec des gens sympas et touchants à qui on aimerait bien acheter leur bateau sauf qu’on l’aime pas ; et de gens détestables qui forcément on le bateau dont on rêve et ça fait chier de leur lâcher toutes nos économies. Mais bon c’est fait ! Maintenant on est dans les travaux qui devaient consister en un rafraichissement mais s’apparentent plutôt à une résurrection.