lundi 8 juin 2009

Des Baléares à la Sardaigne

Nous passons encore quelques jours à Mahon et continuons nos visites culturelles, Liz étant au courant du moindre évènement ou visite de musée gratos à portée d’annexe ! Nous rencontrons Bert et Annette sur Adventyr (aperçu en Galice l’été dernier), ce sont des potes de Vida Vagabond et ils ne tarissent pas d’éloges sur Madère et les Canaries où ils ont passé l’hiver. Le 31 mai, après de longs palabres avec nos voisins de mouillage et avoir passé en revue les Navtex, Grib et autres RTTY, on décide d’enfin se bouger de là ! On dit au revoir à Liz et Tom avec qui on aurait bien fait un bout de chemin car ils sont super cools mais voilà nous allons dans des directions opposées, mais on se reverra peut être…
10h du mat le 1er juin, finalement nous levons l’ancre (bien enfoncée par deux coups de vent) et quittons Mahon, les Baléares et l’Espagne où sommes restés près de 9 mois. Cap sur la Sardaigne, 190M à l’Est.
Nous savons d’avance que ca ne va pas dépoter, le vent aura une composante Ouest même s’il varie mais il est annoncé faible pour les 2-3 prochains jours, force 2-3 maxi. Les premières 24h sont honorables puisque nous couvrons 90M malgré un intermède de pétole de 4h et grâce à un bon passage à force 4 entre 2 et 6h du matin. Dans le sillage du bateau, on voit plein de Pelagia Noctiluca des méduses roses le jour, phosphorescentes la nuit.
Au petit jour, Ludo me réveille en sursaut après avoir lui-même avoir sursauté quand une (ou deux difficile à dire) baleine a fait surface juste à côté du bateau. La mer est plus agitée et on a du mal à la distinguer mais on voit son jet et Ludo en voit nettement une plonger. Ce deuxième jour est plus pénible le vent est variable à peine de force 2, pourtant la mer reste un peu agitée et on prend la houle de côté ce qui fait rouler le bateau qui n’a pas de vitesse. Inévitablement, j’envoie par-dessus bord le contenu de mon estomac pendant mon quart de nuit. Juste avant la tombée de la nuit nous rencontrons notre premier dauphin de Risso, ou plutôt c’est lui qui vient à notre rencontre. On l’intrigue apparemment, il va rester plusieurs heures à jouer avec l’étrave du bateau et à nous observer du coin de l’œil. Parfois il va faire un tour puis revient et pour nous le faire savoir, il s’approche du bateau et claque sa queue fortement contre l’eau. Les dauphins de Risso ont une tête carrée différente du flipper qu’on connait tous. Il a un grand aileron dorsal et il est assez imposant de 3 à 4m et est tout balafré, résultat de combats avec ses congénères et avec les calmars. En ce deuxième jour de traversée, on ne fera que 55M sur 24h !
Le troisième jour, soyons honnêtes, on en a marre et on voudrait bien arriver !
Il reste une cinquantaine de milles à parcourir, il n’y a pas de vent et la perspective de refaire une nuit en nav dans la pétole ne nous enchante pas, on s’entête encore un peu et puis on craque … moteur
Vers 23h le 3 juin, après 30M au moteur nous atteignons Porto Conte au Nord Est de la Sardaigne; mouillage bien protégé dans une grande baie gardée par les impressionnantes falaises à pic de 180m de haut du Cap Caccia.

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