Tarifa est une des étapes les plus sympas depuis notre départ, l’ambiance y est cosmopolite, la vieille ville est pleine de charme. Je profite de la plage (et des coups de soleil) et Ludo du vent léger pour s’essayer au kite-surf.
Après deux nuits à l’ancre entre le port et l’île de Tarifa, notre voisin de mouillage nous informe qu’un coup de Levanter se prépare. Ce vent d’Est devrait commencer à souffler pendant la nuit. La météo annonce force 4-5 (20 à 40km/h) dans le détroit, mais « hé, hé, ici c’est Tarifa ça souffle toujours facilement deux forces de plus ». Ici le vent force 8-9 c’est la routine et force 10 ça arrive. On voit donc partir son catamaran de 12m dans le port qui est tout sauf équipé pour la plaisance : pas de pontons, seulement des quais en béton assez hauts pour les pêcheurs, les bateaux de sortie en mer et les ferries.
Après mûre réflexion et un tour dans le port pour voir où se caser, on décide nous aussi d’aller s’y réfugier. Vers 19h30, on squatte une place devant le cata, le long d’un quai au vent, étonnamment libre dans un port bondé, mais encombré de filets de pêches pliés. On se rend compte tout de suite que nos pare-battages maigrichons ne ferons pas l’affaire quand le bateau sera plaqué contre le quai, c’est un coup à tordre les chandeliers et le balcon.
Je pars donc en quête de grosses bouées rondes pour compléter notre dispositif de protection et là, je tombe sur une bande de pêcheurs wind-surfeur Allemands et Espagnols très sympas qui, non seulement nous prêtent les défenses, mais nous invitent le soir même à célébrer la feria dans le petit bar d’un de leur pote. La ville entre en effet dans une semaine intense de fiesta avec cavaliers en costume descendus des montagnes, processions religieuses et Andalouses de tous âges en robes traditionnelles à pois et flonflons. Quand nous rentrons au bateau dans la nuit, le vent n’est toujours pas passé est, on se dit que ca valait vraiment pas le coup de s’affoler… vers 6h du matin on changera d’avis. Le vent va monter continuellement jusqu’à atteindre un bon 50km/h établi avec des rafales à 60. On aurait pu amarrer Ata Jata avec des brins de laine, il est carrément scotché au quai ! Et c’est évidemment en milieu d’après-midi, quand ça bastonne bien que les pêcheurs arrivent en nous demandant de dégager pour qu’ils puissent embarquer leurs filets posés sur le quai au dessus de nous. D’abord le cata a dû faire une manœuvre difficile, car impossible de s’écarter du quai ; il a été tracté par un bateau de pêche et est passé à un quart de poil de notre arrière ; ensuite, ça a été à nous de faire glisser Ata Jata le long du quai en le tirant par les amarres entre deux bateaux de pêche. Le vent s’est finalement calmé au petit matin, les mêmes pêcheurs de retour de la marée nous ont réveillés et on est retourné reprendre notre place au mouillage, aujourd’hui ça devrait être quasi-pétole.
Le port a beau être sans aucun confort, on peut s’y abriter sans que personne ne vous demande rien, pas de papiers, pas un radis ; et même si les pêcheurs s’agacent quand on gêne leurs manœuvres, ils savent aussi que c’est pas un temps à mettre un bateau dehors !
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